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LES VOYAGES

breuse d’amateurs ; plus curieux de distinguer les écoles et les maîtres, que zélés pour les progrès de l’art, ils jugent avec une importance inconcevable, non du mérite réel, mais de l’authenticité des tableaux. Cependant le haut prix auquel la fantaisie et la vanité portent des productions plus rares qu’estimables, tente la cupidité d’une troupe d’adroits copistes, qui s’attachent à imiter avec encore plus d’exactitude les défauts des originaux que leurs beautés ; car ils se rappellent d’avoir vu un connoisseur, au moment d’acheter fort cher une de ces imitations, la rejeter tout-à-coup, en disant : J’allois faire une belle sottise ; j’oubliois que ce maître ne dessinoit pas si bien.