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DE KANG-HI.

et lui dit : Seigneur, je sais le pouvoir absolu que vous avez sur ma personne, et je ne prétends pas résister à vos volontés ; mais je dois vous déclarer que ce triste cœur ne sera jamais qu’à l’époux infortuné que j’ai perdu ; je suis votre esclave soumise, et, s’il le faut, je serai votre concubine, mais je ne serai jamais votre compagne. Les larmes et les sanglots l’empêcherent de continuer. Ouan-gyn, ému, chercha à la consoler ; mais, voyant qu’il n’y pouvoit parvenir, la pitié succéda dans son cœur à l’amour, et il lui permit de se retirer. Le lendemain il cita devant le colao le jeune Mia-hi, et conduisit au tribunal Ida-né voilée. Seigneur, dit-il au juge, j’étois ici, il y a quelques jours, lorsqu’on accusa devant vous ce courtier qui avoit ôté le mouvement d’une des petites machines que