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DE KANG-HI.

ce plus mal ?… Je ne suis pas venu de si loin pour juger si vîte ; et d’ailleurs, comment le pourrois-je ? je n’ai pas encore entendu les raisons de ces peuples.

Persuadé que l’on ne peut voyager avec fruit si l’on ne connoît bien le langage des pays que l’on visite, j’ai commencé à apprendre le français pendant les trois mois que j’ai passés à Kang-tong ; et, toute la traversée, je l’ai étudié avec linterprete du comptoir qui revenoit sur notre vaisseau. Depuis mon arrivée, je continue ce travail avec une nouvelle ardeur. Ma chere Tai-na, qui veut aussi apprendre cette langue, fait tous les jours porter dans ma chambre son palanquin ; elle s’y enferme, et c’est de là qu’elle prend ses leçons. Ce qu’il y a de singulier, c’est que ce français, si dur, et si baroque, prend dans sa bou-