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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/146

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LES VOYAGES

mais quelque enthousiasme qu’il ait inspiré autrefois, on sait aujourd’hui à quoi s’en tenir sur les relations exagérées des premiers voyageurs. Par exemple, nous ne croyons plus à la perfection si vantée de l’agriculture chinoise, depuis que nous avons réfléchi qu’elle étoit incompatible avec les famines fréquentes qui désolent cet empire ; elles sont si terribles, que les pauvres sont souvent réduits à exposer leurs enfants, ou même à les noyer, pour ne pas les voir mourir de faim. — M. Scrutant. Monsieur, permettez-moi de vous dire que cette derniere proposition n’est point exacte. L’exposition des enfants se pratique en tous temps ; elle ne doit donc pas être attribuée au défaut de nourriture, puisque les denrées sont communément à très bas prix, mais bien à la dureté de cœur et à l’insouciance