Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
DE KANG-HI

qu’on ne trouve point dans l’écriture alphabétique : par lui, le son du mot devient indifférent, chaque peuple peut le prononcer différemment, ou lui en substituer d’autres en y attachant toujours la même idée. C’est ainsi que les Coréens, les Cochinchinois, les Japonais, communiquent avec les Chinois par le moyen de l’écriture, sans que leurs diverses langues aient la moindre ressemblance. Les Européens peuvent juger par les chiffres arabes, seuls signes qui soient communs à tous les habitants de cette partie du monde, de la commodité de cette invention. Lorsqu’un Français, par exemple, trace le chiffre 4, les autres peuples savent de combien d’unités il s’agit, et cependant l’Anglais prononce four, l’Allemand vier, l’Italien quatre, le Hongrois nelly, le Russe tschetiré ; etc. etc. ; encore si