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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/218

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LES VOYAGES

santes. Pourquoi faut-il que des symptômes alarmants menacent au-dehors notre avenir ? C’est en vain que des mers orageuses et remplies d’écueils nous défendent au sud et à l’est, que des montagnes inaccessibles et des déserts plus difficiles encore à franchir que la grande muraille, nous mettent à couvert des autres côtés. L’Europe, mon ami, la terrible Europe s’est rapprochée de nous. Il y avoit de la pusillanimité à craindre ses vaisseaux qui venoient, après six mois de navigation, nous demander en suppliants l’excédent de nos denrées ; mais, depuis que ces peuples sont paisibles possesseurs de l’Indostan, des armées formidables peuvent envahir nos frontieres. Il y a déjà plus de cent ans (vers la fin du dix-huitieme siecle), que l’empereur Kien-long, de glorieuse mémoire, conçut des in-