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LES VOYAGES

La mort ne m’a jamais beaucoup effrayé, et je puis dire que je l’ai vue de très près, soit dans une affreuse tempête qui brisa contre les rochers la jonque sur laquelle je passois au Japon, soit dans le dernier tremblement de terre qui écrasa sous les débris plus de dix mille personnes à Nan-kin, et détruisit de fond en comble la maison où je me trouvois. Mais on peut soutenir avec fermeté l’aspect du danger lorsqu’il se présente, et cependant avoir de la répugnance à l’aller chercher. Dans la circonstance actuelle c’étoit bien pis, puisqu’en exposant ma vie je compromettais également celle de M. de Jansen, bon jeune homme dont je n’avois point à me plaindre, et que je voyois depuis quelque temps triste et changé à faire pitié. Ces considérations qui auroient dù me porter à éviter, par