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SUR L’INDE.

donne les moyens, en acquérant de la gloire, de s’enrichir par un pillage que la coutume autorise, mais que la justice condamne ; et cependant, chose étrange, ces mêmes hommes donnent souvent des preuves de ce désintéressement généreux qui doit toujours caractériser le guerrier, et qui peut seul excuser un métier dont frémit la nature.

Ils exécuterent avec autant de joie que de zele les ordres du gouverneur, et firent en peu de temps un tort immense au commerce de l’Inde. Mais le gain de quelques individus ne pouvoit balancer les pertes de la métropole. Les magasins, accoutumés à recevoir les marchandises de l’orient, furent bientôt vides, et ceux destinés aux produits des manufactures nationales se trouvèrent encombrés. Cette crise intéressoit à la fois tous