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LES VOYAGES

tion, et cependant jamais morceau d’un grand effet n’est sorti de leur cerveau. Il en est de même de la peinture ; elles parviennent à dessiner correctement, et leur coloris ne manque pas de vérité ; elles font des portraits ressemblants et des paysages médiocres ; mais la magie de l’art leur est inconnue, et loin de pouvoir atteindre au beau idéal, à peine peuvent-elles le reconnoître. Je ne parle pas de la sculpture, dont le travail est au-dessus de leurs forces physiques, et dont l’étude répugne à la pudeur : quant à l’architecture, ce bel art, fondé sur l’ordre et les proportions, leur sera toujours étranger, parceque tout y est combinaison, que l’élégance n’y consiste que dans l’union de la solidité et de la légèreté, et le goût dans la justesse du coup-d’œil qui saisit l’exactitude de ce rapport.