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LES VOYAGES

madame de Sévigné, et les Anglaises n’ont rien fait au-dessus des lettres de myladi Montague. Mais qu’y a-t-il donc de si admirable dans le premier de ces ouvrages ? Est-ce l’expression si souvent répétée de cette tendresse maternelle, manifestée quelquefois en termes tellement recherchés, qu’ils ont fait douter de sa sincérité ? Ce ne sont pas non plus ses jugements assez souvent faux[1], ou ses opinions qui n’ont rien de bien saillant : n’est-ce pas plutôt cette peinture vive et animée des choses et des personnes qu’elle fait passer rapidement devant vous avec les couleurs de la nature et les formes de la vie ? Dans cette galerie rien n’est imaginaire ; tout est réel, véritable, vivant. Mais croyez-vous que, si madame de Sévigné avoit

  1. Comme lorsqu’elle prédit que la vogue de Racine ne dureroit pas.