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Page:Lévy-Bruhl - L’Allemagne depuis Leibniz, 1907.djvu/414

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L’ALLEMAGNE DEPUIS LEIBNIZ.

l’Etat : 2° Les rapports des Klals oiilro eux ; 3" La loi gciiciale de l’hisloire universelle. Que de sottises n’a-l-on pas dites et écrites au sujet des conslilulions ! Les tliéoriciens ont dégoûté de toute spéculation de ce genre les honuiies sérieux, et surtout les hommes de gouvernement. Hegel se llatle de mieux réussir. Montestjuieu, dit-il, a donné l’idée de la sé])aration des pouvoirs. Iicn de i)lus exact, pourvu qu’on les conçoive comme conspirant h l’unité vivante de l’Etat. Mais les regarder comme réellement indépendants, cl surtout supposer entre eux un antagonisme, les représenter se limitant et se combattant l’un l’autre, c’est rester dans l’abstrait, et, par suite, dans le faux. Erreur funeste, dont la Révolution française a donné plus d’un exemple. Tour à tour le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif s’y sont dévorés l’un l’autre. Dans la réalité, les trois pouvoirs ne se combattent pas, mais au contraire s’unissent. De même, quelle constitution est i)référable, aristoeratie, démocratie ou monarchie ? Question oiseuse. Il ne s’agit pas, connue nous le savons, de chercher ce qui devrait être, mais bien de comprendre ce (jui est. Or l’Ktat, dans son évolution, a dépassé le stade où ce problème se posail. Il n’y a plus à discuter pour savoir si l’État moderne sera monarchicjue, aristocratique ou démocratique. Ces trois formes, (jui ont existé autrefois pour elles-mêmes, ne sont plus que des moments (ou facteurs) dans riCtal du xix siècle. Elles sont englobées dans une forme supérieure, plus complexe, qui est la monarchie conslitulionnelle. Le roi y représente le facteur mc^narchifiue ; les conseils du gouvernement et les hauts fonctionnaires, le fac-