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Page:Lévy-Bruhl - Morceaux choisis, 1936.djvu/9

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CHAPITRE PREMIER

LES LOIS DE LA MENTALITÉ PRIMITIVE

L’Étude comparative des mentalités.

Que les fonctions mentales supérieures doivent être étudiées par la méthode comparative, c’est-à-dire sociologique, ce n’est pas là une idée nouvelle. Auguste Comte l’avait déjà nettement énoncée, dans le Cours de Philosophie positive. Il partageait l’étude de ces fonctions entre la biologie et la sociologie. Sa célèbre formule « il ne faut pas définir l’humanité par l’homme, mais, au contraire, l’homme par l’humanité », veut faire entendre que les plus hautes fonctions mentales restent inintelligibles, tant que l’on étudie seulement l’individu. Pour les comprendre, il faut considérer le développement de l’espèce. Dans la vie mentale de l’homme, tout ce qui n’équivaut pas à une simple réaction de l’organisme aux excitations qu’il reçoit est nécessairement de nature sociale.

(F. M., page 4.)

Types sociaux et types mentaux.

Les séries de faits sociaux sont solidaires les unes des autres, et elles se conditionnent réciproquement. Un type de société défini, qui a ses institutions et ses mœurs propres,