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CHAPITRE III

COMPARAISON ENTRE LES IDÉES DE STIRNER

ET LES IDÉES DE NIETZSCHE DANS SA TROISIÈME PÉRIODE


Le dernier système de Nietzsche est une synthèse des idées parfois opposées qu’il a exprimées dans ses deux premières périodes ; il faut cependant remarquer que ce système rappelle plus, par ses conclusions, les théories du jeune philologue épris de la Grèce que les sentences dédiées aux esprits libres par le moraliste des Choses humaines, par trop humaines ; la partie critique de ce système n’est en effet que l’introduction à la partie positive. Nietzsche revient en somme par un détour aux préférences instinctives qu’il avait manifestées dès le début ; au lieu d’en chercher la justification dans la philologie ou dans la métaphysique de Schopenhauer, il croit la trouver dans l’histoire naturelle des morales humaines ou même dans la physiologie proprement dite ; mais les tendances primitives apparaissent de nouveau très nettement ; nous ne serons donc pas étonnés de retrouver à propos de cette troisième période, le désaccord fondamental que nous avons déjà constaté entre Nietzsche et Stirner, en étudiant la première période.