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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/82

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son boudoir, saisit son miroir de toilette, et assise sur un fauteuil d’osier, le coude droit appuyé sur la table où est le miroir qu’elle tient dressé sous ses yeux avec sa main, le pied opposé portant sur un tabouret peu élevé, elle se contemple à loisir.

Ensuite, de sa main gauche se trousse, et relevant sa chemise jusqu’au-dessus du nombril, elle découvre la nacelle de Vénus la plus séduisante, la mieux ornée qui existe dans tous les ports de Cythère ; les rivages en sont délicieux ; mais quels avirons seront assez fortunés pour la diriger, pour la mettre au mouillage ? Ce sont deux doigts de rose qui vont entreprendre cette œuvre. Madame Convergeais, elle-même, va conduire son petit vaisseau vers le bonheur qu’elle cherche ; elle commence à agiter les flots du plaisir bondissant dans ses veines ; ses yeux attachés sur son miroir suivent les progrès du travail ; elle en observe les gradations, elle en calcule les effets, et d’efforts en efforts, d’agitation en agitation, accélérant la vitesse de ses mouvemens, elle parvint à voguer en plein élément.

Elle est au moment de s’égarer ; sa boussole vise au port, sa proue y touche ; ses yeux se troublent, elle arrive au bonheur, et le bonheur lui échappe