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CINQUIÈME ENTRETIEN

(Cette proposition acceptée, on court au cabinet de toilette, et, sous prétexte de s’entr’aider dans les petits soins de propreté, les mains voltigent partout, s’arrêtant volontiers sur les parties qu’on sait les plus sensibles. Aussi les ablutions calment fort peu la chaleur des désirs : c’est de l’huile qu’on jette sur le feu. Marie, dont l’excitation par ce jeu a été portée à son comble, devient pourpre de plaisir. Ses yeux brillants dévorent le corps de son amant ; ses lèvres enflammées cherchent dans ses baisers à lui dérober son haleine. Ce n’est plus cette jeune fille que nous avons vue si timide, au maintien si décent : c’est une bacchante aux allures lubriques qui cherche, sent et veut sa proie. Bravant toute pudeur, elle enlace de ses bras amoureux ce corps qu’elle convoite ; elle-même de nouveau, et résolument, elle veut mettre le dard dans la plaie toute fraîche. Caroline, qui avait prévu cette reprise, s’est approchée de Marie et a introduit à l’insu d’Adrien une éponge très-fine[1] dans le bijou de

  1. Voir Instruction libertine.