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L’ÉCOLE DES BICHES

martin.

En avez-vous dit beaucoup de mal ?

louisa.

Assez !…

marie.

Laisse-moi dire… Louisa m’a avoué qu’elle vous avait pris sans amour, qu’elle voulait faire son chemin, qu’elle avait besoin d’un protecteur, d’un pilote expérimenté qui pût écarter les dangers du voyage et la mener à bon port, qu’elle avait cru rencontrer en vous les qualités qu’elle cherchait ; et comme vous ne demandiez rien en récompense des services offerts ; elle vous avait accepté, l’avenir réservé. Par la suite, elle a reconnu en vous des qualités rares, au moral comme au physique. Elle a éprouvé pour vous d’abord de la reconnaissance, puis ensuite de l’amitié, et enfin de l’amour. Elle prétend que vous l’aimez pour elle-même, que vous faites tout pour lui procurer un plaisir ou lui éviter un chagrin, et que vous poussez cela si loin que, sachant qu’avant vous elle avait