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L’ÉCOLE DES BICHES

caroline.

Et tu as très-bien fait. Il était temps ! Par bonheur, je ne crois pas ton jeune homme beaucoup plus instruit que toi ; mais vos deux ignorances auraient bien pu faire innocemment une grande sottise. Je veux donc t’empêcher de faire cette sottise, et essayer de mener à bien l’aventure où tu t’es jetée sans réflexion… mais à la condition (puisque tu viens me demander mes conseils que tu suivras aveuglément), qu’aucune de tes actions ni même de tes pensées ne me sera cachée, et tu peux compter que le secret le plus absolu couvrira à jamais tout ce qui pourra être fait ou dit entre nous.

marie.

J’accepte ta proposition et te promets, chère cousine, que je ne faillirai pas à la parole que je te donne.

caroline.

Je ne me sens pas le courage de te gronder pour ce que tu as fait : ton inexpérience est ton excuse. Le sentiment qui t’attire vers ton