Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/104

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qu’il ne faut pas adorer l’image d’une créature humaine à l’égal de l’image de Dieu. Il y a sur ce point un témoignage de l’Apôtre qui dit que, par suite de cette pleine soumission du Fils, revêtu de notre nature, envers son Père, soumission qui alla jusqu’à la mort de la croix, le Père lui donna pour récompense un nom qui est au-dessus de tout nom[1]. Comment ce nom est au-dessus de tout nom, c’est ce que l’Apôtre explique dans le même passage : Afin qu’au nom de Jésus, dit-il, tout genou fléchisse, dans le ciel, sur la terre et dans les enfers[2].

Si donc le nom de Jésus-Christ est, comme son image, au-dessus de tout nom et l’objet de l’adoration de tout ce qui existe dans le ciel et sur la terre, selon les paroles de l’Apôtre, par conséquent son nom doit être glorifié à l’égal de son image, ainsi que nous l’avons dit. Ainsi, il ne convient pas de regarder comme signes d’adoration l’image et le nom d’êtres d’une nature servile, à l’égal du nom et de l’image du Seigneur. Nous autres créatures, nous ne devons adorer seulement que l’image, reproduite par la peinture, de notre Créateur et Sauveur.

Quant aux images des fidèles serviteurs de Dieu, qui par leur nature ont été serviteurs comme nous, il faut honorer et respecter ces images, suivant

  1. S. Paul, Épître aux Philippiens, II, 9.
  2. Ibid., 2.