Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/32

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Ayant conçu des doutes à l’égard de ce concile, ils crurent devoir décliner son autorité. Comme ils avaient été empêchés d’y assister par la guerre qu’ils soutenaient contre le roi de Perse Azguerd (Yezdedjerd II), les partisans d’Eutychès et de Dioscore, patriarche d’Alexandrie, anathématisés à Chalcédoine, firent courir des bruits mensongers sur l’orthodoxie de cette assemblée ; ils prétendirent notamment qu’elle était retombée de l’erreur d’Eutychès dans celle de Nestorius, et qu’elle avait distingué en Jésus-Christ deux personnes différentes.

Ces bruits calomnieux prirent aux yeux des évêques d’Arménie encore plus de consistance, quand ils eurent la certitude que le concile avait négligé d’examiner les ouvrages des trois évêques syriens, adeptes de Nestorius, Théodore de Mopsueste, Ibas d’Édesse et Théodoret de Cyr, et n’avait pas prononcé l’anathème contre ces novateurs condamnés par les Arméniens peu de temps avant ce concile. À ces causes s’en joignirent d’autres, plus ou moins graves, pour indisposer les Arméniens et les éloigner de la foi de Chalcédoine.

La lettre du pape Léon Ier à Flavien sur la doctrine de cette assemblée avait été mal traduite dans leur langue. D’ailleurs les canons et les décisions des conciles, à une époque où l’art typographique n’existait pas, étaient le plus souvent transcrits par des mains inhabiles ou malveillantes, qui altéraient par des omissions, soit involontaires, soit faites à