Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/41

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de Constantinople, et conserva dans la sienne le culte et les cérémonies des Grecs. Il ne fit pas mention du concile de Chalcédoine, mais il proclama cependant, au nom de son Église, la ferme croyance qu’elle avait aux deux natures en Jésus-Christ, et prononça l’anathème contre la secte des phantastiques, disciples de Julien d’Halicarnasse.

Le catholicos Jean, surnommé l’Historien, rassembla les évêques arméniens en 847, au couvent d’Edchmiadzïn, condamna la doctrine des nestoriens et des eutychéens, et défendit toutes relations avec les communautés chrétiennes de l’Occident. L’inimitié qui animait les évêques arméniens contre ces dernières éclata à l’occasion des relations que le patriarche d’Arménie Zacharie entama avec celui de Constantinople, Photius. Ces relations attestent en même temps combien l’Église arménienne tenait et a toujours tenu à son indépendance. L’excommunication lancée contre Photius, par le pape Nicolas Ier, fut regardée comme nulle par les Arméniens, car, en 862, Zacharie tint un concile afin de justifier auprès de Photius[1] l’orthodoxie de l’Église arménienne. L’évêque de Nicée, député par ce dernier, assista à ce concile et expliqua à Zacharie la foi que l’Église grecque avait professée à Chalcédoine. Zacharie et son concile, faisant acte

  1. Photius, exilé par l’empereur Léon le Philosophe, mourut dans un monastère d’Arménie en 891.