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Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/48

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de sa propre Église, et l’en détacher. Telle était cependant la bonne volonté de Nersès pour obtenir l’union des deux Églises, qu’il donna à comprendre à Théorien que si la paix dépendait de la suppression que celui-ci réclamait, il serait possible de la faire, puisqu’on redisait l’hymne trois fois dans la liturgie, et de l’adresser une fois en entier à Dieu le Père, sans addition ; la seconde fois à Dieu le Fils, avec les mots ajoutés ; et la troisième au Saint-Esprit, sans addition.

La discussion porta ensuite sur l’antique usage de l’Église arménienne de célébrer, le même jour, à la fois, la nativité de Jésus-Christ et son baptême. Nersès montra que cet usage était fondé sur un calcul des jours écoulés entre la conception et la naissance du Sauveur, calcul fondé sur le récit de l’évangéliste saint Luc.

Ainsi finit la conférence de Théorien et de Nersès. Il est remarquable de constater qu’ils ne discutèrent pas sur l’emploi du pain sans levain, dans le sacrifice de la messe, chez les Arméniens, et sur l’usage où ils sont de ne point verser de l’eau dans le calice, tout en recevant la sainte Eucharistie, comme les Grecs, sous les deux espèces. Les Arméniens sont très-attachés à ces traditions qui remontent à une haute antiquité. Ils affirment que, lors de la fête de Pâques, chez les Juifs, on ne préparait que du pain sans levain, et qu’il est de toute probabilité que Notre Seigneur n’en trouva