Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/59

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nir l’Église arménienne à l’Église latine. Quelques-uns de ces princes firent acte d’adhésion au siége de Rome, et, entre autres, Héthoum II, en 1288, jaloux de gagner la bienveillance des papes Nicolas IV et Boniface VIII, qui lui faisaient espérer les secours des princes d’Occident.

Le roi Oschïn promit au pape Jean XXII de réunir l’Église d’Arménie à l’Église romaine, à la communion de laquelle il se rallia en 1320. Ce pape envoya des missionnaires, dont le premier fut Barthélemi de Bologne, dans toute l’Arménie, pour engager le peuple et les évêques à s’unir au siége de Rome ; mais ces efforts furent impuissants, et ces envoyés ne parvinrent à conquérir que quelques villages de la Cilicie. À Nakhitchévan fut établie une mission de dominicains, dont le chef prit le titre d’archevêque des Arméniens unis. La majeure partie de la nation manifestait une grande opposition contre toutes ces tentatives, et un des derniers rois d’Arménie, Constantin III, fut assassiné pour avoir voulu introduire chez lui les rites latins. Enfin, le dernier roi de Cilicie, Léon VI, de la maison de Lusignan, forcé de quitter ses États, dont s’emparèrent les Égyptiens, en 1375, se réfugia en France, où il sollicita vainement des secours pour aller reprendre possession de son trône. Après avoir vécu plusieurs années à la cour de Jean Ier, roi de Castille, et de Charles VI, roi de France, il mourut à Paris en 1393.