Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/75

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l’incorruptibilité ; de ce qui était mortel, l’immortalité ; conservant dans cette union la nature divine et la nature humaine, sans les confondre. Conçu et renfermé pendant neuf mois dans le sein de la Vierge, il naquit d’elle sans altérer sa virginité immaculée, tenant à la fois de son Père une naissance immatérielle, et de sa mère une naissance suivant la chair. Fils de Dieu, il est devenu Fils de l’homme, sans que l’un soit le Fils de Dieu et l’autre le Fils de l’homme ; hypothèse par laquelle un fils unique aurait constitué deux fils, comme l’enseignait d’une manière blasphématoire Nestorius.

Car le Verbe n’est pas entré dans le corps, mais il s’est incarné, non par un changement, mais par une union opérée dans le sein de la Vierge. Le Verbe ne s’est pas matériellement formé en corps, par une opération créatrice, comme le pensent quelques hétérodoxes, mais il a reçu de la Vierge un corps, non point étranger à elle, mais tenant de sa substance. Ce n’est point en apparence qu’il a passé par elle, comme à travers un canal, ainsi que le supposaient faussement Eutychès et ses adhérents ; mais il s’est revêtu véritablement d’un corps de la substance d’Adam, par une nouvelle et merveilleuse union, qui est au-dessus de toute similitude. Car, depuis le commencement des siècles, il ne s’est jamais produit pareille union du Créateur et de la créature ; ce n’est qu’en quelque sorte et non point