Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/98

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leur gré et les observent à présent d’une nouvelle manière.

Notre Église a maintenu cette antique coutume d’une manière invariable. Est-ce à cause de l’éloignement de notre pays, ou par suite d’une scission qui a fait naître des sentiments de haine ? c’est ce que nous ignorons. La haine, en effet, ne s’oppose pas seulement à l’introduction de nouvelles traditions, mais elle s’efforce même d’éloigner des usages antiques ceux qui se haïssent comme adversaires ; tandis qu’une charité ardente excite à faire non-seulement ce qui est convenable et facile, mais ce qui est pénible et inopportun, par condescendance pour ceux que nous aimons. D’ailleurs, à ce qu’il me semble, le principal en cela n’est pas la date du mois ou le nom du jour, mais seulement l’aversion qui en résulte. Car, quel que soit le jour où l’on célèbre une fête, si c’est sans dispute qu’on le fait, on se rend agréable à Dieu.

Qu’y a-t-il de plus grand que la solennité de Pâques, sur laquelle plusieurs Églises étaient en désaccord, ainsi que le rapporte Eusèbe de Césarée ? Les habitants de l’Asie Mineure la célébraient le jeudi, comme dans l’ancienne Loi, d’après l’enseignement de l’Évangéliste saint Jean, tandis que l’Église de Rome la fait le dimanche, jour de la Résurrection de Notre-Seigneur. Mais, après quelques légères discussions, l’accord fut rétabli des deux côtés par saint Irénée, disciple des Apôtres.