sines. De l’indulgence, et beaucoup d’indulgence,
les brebis réintégreraient leur foyer, où
elles se savaient aimées et chez elles. Chacun
se retira pour s’enfermer dans sa chambre.
Par une sage organisation de la famille, le
mari et la femme possédaient leur chambre
particulière, les trois femmes logeant au premier
étage, les deux hommes au rez-de-chaussée.
Cela permettait de vivre ses fantaisies personnelles
et du moment, sans déranger des
couples qui eussent couché dans un même lit,
car si Thérèse s’accusait si intraitable pour La
Férina, elle ne s’offusquait pas quand son mari
consacrait une partie de la nuit soit à Lina,
soit à Léa.
De trois jours, la maison d’Asnières ne connut une absolue tranquillité ; aucune nouvelle ne parvint des fugitives, et Jacques écrivait en vain à La Férina pour en être reçu et avoir des renseignements sur les ravisseurs de sa femme et de sa belle-sœur. Il n’en obtint aucune réponse. Lina compatissait à son chagrin ; Antoine se confinait dans le jardinage, pour lequel il nourrissait une grande passion. On ne parlait plus d’amour, on ne pensait plus à la volupté, on vivait comme des chastes, on aurait dit que les absentes avaient emporté