Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —


jaillit, giclant à tort et à travers, maculant le pantalon, la chemise, la chair de l’enfant.

Alors, elle se cacha la tête contre sa poitrine, et y demeura quelques secondes immobile. Il n’osait pas remuer, craignant de s’être éclaboussé lui-même, étudiant le moyen de s’enfuir, s’effrayant à l’idée qu’il ne passerait pas inaperçu dans la rue, se jugeant perdu, sur le point d’être arrêté par le premier agent qu’il heurterait. Puis la petite se leva avec un sang-froid inouï, lui fit signe de la suivre pour se nettoyer les taches légères qui, en effet, se voyaient sur le bord de sa culotte. Il tremblait comme une feuille ; en silence, elle le mena à la cuisine, et avec une agilité de jeune femme, elle sut prestement effacer toute trace de jouissance. Elle agit de même pour elle, et toute fière, lui dit :

— On s’est bien amusé, n’est-ce pas ? Il ne faut pas le rapporter à personne.

— Cela vous arrive-t-il souvent ?

— Oh ! non ! c’est la seconde fois depuis que je suis chez mon oncle.

— Vous n’avez pas essayé avec d’autres ?

— L’occasion ne se présente pas tous les jours, et il faut qu’on me convienne.

Il s’inclina, et d’un ton railleur, il murmura :