Aller au contenu

Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 94 —


rent. Annette se montra très réservée ; il y avait peu de monde dans les salons, où l’on se défiait d’une trahison, menaçant d’amener une descente de police, malgré les précautions prises. Les gros joueurs, les horizontales de marque ne parurent pas. Jacques et Thérèse ne rencontrèrent aucune figure de connaissance et repartirent de bonne heure, sans qu’Annette intervint pour les retenir. Oh, qu’ils avaient hâte de se retrouver seuls ! Quoi ! la veille encore, après un court bonsoir, ils se retiraient chacun dans sa chambre, avec le besoin impérieux du sommeil et sous le poids d’un ennui insupportable ; ils éprouvaient à présent une fièvre intense à se frotter les épaules, à se regarder, à se pinçailler comme des gamins.

Le feu couvait dans leurs veines ; jamais Thérèse n’apparut aussi désirable au yeux de son mari, jamais Jacques n’afficha de telles gentillesses amoureuses aux yeux de sa femme. Ils furent vite sous les armes, ce qui n’empêcha pas les multiples gourmandises de la grande et de la petite oies. Au milieu des ébats polissons qui pimentaient leurs coïts, ils lurent à livre ouvert dans leur cœur ; ils ne doutaient pas de l’affection qui les unissait, ils acceptaient toutes les éventualités pour améliorer