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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/143

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L’ÉTOURDI.


m’avait dit, & n’oſais m’arrêter ſur l’attention qu’elle avait eu de me regarder à la dérobée. Ce cahos enfin ſe débrouilla. Je démêlai que j’étais vivement touché des charmes que je venais de voir, & encore plus de la façon de penſer qu’on m’avait montré. Et je jugeai mieux que jamais, que je n’avais eu pour toutes mes autres maîtreſſes que ces ſentimens paſſagers qu’on a dans le monde pour tout ce qu’on y appelle jolie femme, & qui, ſemblables à l’eau qui prend le goût du terrein où elle paſſe, & des matériaux qu’on y dépoſe, acquierrent plus ou moins de vivacité ſuivant les caracteres où ils naiſſent, & ſuivant les qualités qu’ils rencontrent chez la perſonne aimée.



LETTRE XXIV.

Le portrait de Mademoiſelle d’Herbeville.


MAdemoiſelle d’Herbeville était, mon cher Deſpras, à cet âge où la