de cette eſpece d’engourdiſſement où
l’avait jettée la ſurpriſe & la fureur,
elle a adreſſé la parole à M. P. ***
qui était interdit & confus. Quels ſont
vos deſſeins, lui a-t-elle dit, ſéduire
ma fille, empoiſonner ſes jours & les
miens ? Le Chevalier s’eſt jeté à ſes
pieds, a atteſté le ciel & l’amour de
la pureté de ſes intentions. J’expire à
vos genoux, Madame, ſi vous ne daignez…
L’amour a ranimé mes forces ;
je me ſuis auſſi proſternée toute en larmes
devant Madame d’Herbeville. Ô
ma mere ! me ſuis-je écriée, ſoyez touchée
de mes pleurs. Mon âge, l’amour
du Chevalier, ſes graces, ſon mérite
perſonnel, tout m’excuſe, daignez vous
y arrêter un moment. Votre bonté,
vos entrailles maternelles… — Comment
fille rebelle, tu oſes réclamer les
droits de la nature ; ils ſont éteints ſi tu
ne changes de façon de penſer. Voilà
donc le motif de tes refus ? — J’ai
voulu répliquer ; M. P. *** s’eſt efforcé
de me juſtifier. Mais elle a été inexorable ;
nos larmes n’ont rien pu ſur ſon
cœur ; elle m’a dit d’une voix auſſi ter-
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L’ÉTOURDI.