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L’ÉTOURDI.


LETTRE IV.

Comment il faut réveiller les Dames.


UNe taille fine & légere, un port noble, un extérieur éveillé, des yeux vifs & tendres, une bouche qui, malgré la petiteſſe, laiſſe voir des dents plus blanches que l’ivoire. Un air d’expreſſion répandu dans toutes les manieres, beaucoup de douceur dans le ſon de la voix, un menton dont le contour a été deſſiné par la main des Grâces ; une forêt de cheveux châtains flottans ſur un cou d’albâtre ; deux monts que l’amour a arrondi ſur le modele de ceux de ſa mere. Un pied & une jambe qui donnent l’idée la plus avantageuſe de ce qu’on ne voit pas. Beaucoup de vivacité dans le caractere ; un penchant décidé pour les plaiſirs ; entiere dans ſes deſirs comme dans ſes idées, voilà le portrait de la Comteſſe de Larba.

Fais-moi grace de celui de ſon mari, & contente-toi de ſavoir qu’il était amou-