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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/138

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

« Puisqu’en moniche vous avez reçu le cas,
« Moi aussi je veux le recevoir dans ma moniche. »


UNE FILLE QUI SE FAIT NONNE

« Monde, je te quitte, et me la casse ;
« Je m’en vais m’enfermer dans un couvent,
« Ne voulant pas courir le risque
« De me quereller chaque jour avec un fou.

« Avec toi on ne peut passer aucun traité,
« Tu manques de parole à tout moment,
« Tu n’observes aucun engagement,
« Demain tu défais ce qu’aujourd’hui tu fais.

« Tu mets en vue de grands bonheurs, et puis
« Se trouvent des épines sous les fleurs ;
« Jamais ne donnes plaisir qui soit complet.

« Mais, quand même tu ne causerais pas de douleurs,
« Chez toi je ne resterais pas, sachant
« Que l’on ne peut servir deux maîtres,
« De toi je ne veux point d’honneurs,
« Du nom de Virginia je ne veux plus qu’on m’appelle,
« Pour pouvoir rester inconnue dans le cloître. »
(La queue[1] a été ajoutée par un autre auteur).


CONTRE CELUI QUI À MIS UNE QUEUE AU PRÉCÉDENT.

Sonnet

Je ne sais qui diable est le brigand
Qui a mis une queue à un mien sonnet ;

  1. C’est à-dire le dernier tiercet.