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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/143

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Déjà toute la ville est persuadée
Qu’envers Saint-Marc vous avez manqué de cœur,
Et que de Rome vous avez eu la tête envahie.

D’autre excuse à cette faute, par Dieu ! il n’y en a pas,
Sinon de dire que, sans un Pape dans la famille,
Vous n’auriez jamais été Procurateur.

AU MÊME PAPE

Que font tous ces gens, qui avec un marteau,
S’en vont par la grande ville de Rome ?
Quelqu’un me répond : « C’est Sa Sainteté
Qui fait aux statues casser l’oiseau. »

Et moi je dis : Quelle faute a-t-il commise,
Qu’a-t-il bien pu faire de coupable ?
Il me semble que ce sont là des chieries
Telles, par Dieu ! que n’en ferait pas un gamin.

Quiconque n’est pas privé de jugement dira :
Si un cas de pierre lui cause tant d’émoi,
Quel émoi lui causerait donc un cas de chair ?

S’il se flatte de détruire de cette façon
Tous les membres virils, je n’hésite pas à lui dire
Qu’il y en aura sur terre tant qu’il vivra.

AU MÊME

Votre frère aujourd’hui Procurateur,
Qui n’a pas fait son entrée et ne la fera pas,