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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/176

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


L’AUTEUR N’ADMET PAS DE LOI CONTRE LE DROIT DE
FOUTRE

Y a-t-il, dites, une loi défendant de foutre ?
C’est une coïonnerie, une fiction ;
Tous les savants la tiennent pour une carotte,
Et je dis, moi aussi, qu’ils ont raison.

Combien de lois voulez-vous donc sur la Moniche ?
Ne vous suffit-il que Celui qui est le maître
Ait dit une fois que l’on foute,
Pour savoir quelle était son intention ?

La loi de Moïse est une sottise,
Puisqu’elle va contre le pouvoir du suprême Dieu,
Au détriment du cas et de la moniche.

Que si Moïse voulait se faire Dieu,
Il devait se montrer envers chaque femme,
Plutôt que législateur, vaillant mari.


L’HYPOCRISIE NOUS ÔTE LES BIENS QUE DIEU NOUS A
DONNÉS

Je m’en vais ruminant comme jamais
On a pu dire qu’étant luxurieux
Par nature les hommes, et aussi gourmands,
La luxure et la gourmandise soient des péchés.

Il me semble que ce sont de grands bougres de fous
Ceux qui à ce point-là se font scrupule,
Et je me réjouis de ce que les hommes studieux
Nous font voir que nous sommes coïonnés.