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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/190

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Il n’est plaisir au-dessus du plaisir du cas,
Plaisir bien au-dessus de tous les plaisirs.

Quel grand bonheur, quel contentement éprouve
Le cœur de l’homme quand il entre au bordel,
Et que, les jambes écartées, sur le matelas
Il trouve sa mignonne toute amoureuse !

Rien ne vaut cela ; de plus parfait bonheur
L’âge ancien n’en a pas eu, ni le nouveau,
Qu’il dise ce qu’il voudra, ce monde injuste,

Que celui que ressent l’homme auprès d’une jolie
Femme, quand après avoir délacé son corset,
Elle se retrousse d’elle-même la jupe.

MÊME SUJET. IV.

Elle se retrousse d’elle-même la jupe,
Quand elle est sur le point de se faire enfiler,
Et de ses œillades sait vous inviter,
Qu’elle soit une bougresse, ou un tendron.

Et c’est tout un qu’elle soit laide ou belle ;
Lorsqu’à découvert on peut lui regarder
La moniche qui fait frétiller le cas,
Qui est celui qui n’y fourre le gland ?

Je ne crois pas que ce sévère Xénocrate
Ait jamais vu un si charmant spectacle :
Le Dieu archer l’aurait vaincu,

Bien qu’habitué à crever, entre les deux fesses,