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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/201

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


SUR LA MORT DE L’ALGAROTTI

A payé son tribut à la Nature,
Le fameux philosophe Algarotti,
Et à Pise, au milieu des hommes les plus illustres,
On lui a élevé un magnifique tombeau.

Par son savoir il a fait grande figure,
Et des rois ont été ses dévots ;
Même dans les pays les plus lointains
A pénétré le renom de son esprit.

En fait, de ses écrits il appert
Que cet homme fut une grande intelligence,
Mais moi par dessus tout je l’estime

De n’avoir jamais dépensé un sou pour une femme ;
Et d’avoir su faire que l’une ou l’autre
Toujours par amour lui prêtait sa moniche.

MÊME SUJET

Si c’était vrai, ce que disent tant de gens,
Que privé du corps, en l’autre monde on pense,
Je voudrais avec une intense allégresse
Me réjouir de ce que vous êtes loin de nos maux.

Je vous dirais que nous, tous tant que nous sommes,
Sommes malheureux, sans un bien qui compense ;
Vous, retourné dans le sein de l’immense matière,
Vous jouissiez du repos où vous étiez avant.