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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/235

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

SUR LA MÊME

J’étais en repos, je ne pensais plus
À faire l’amour ou n’importe quelle noce ;
J’avais mis une boucle à mon oiseau,
Et je ne comptais plus en avoir un.

Je me préparais à quitter
Toutes les choses de la terre pour le Ciel,
Et pour infliger à mon corps ce châtiment,
Je voulais aller trouver un Moine de la Fava,

Quand j’aperçus Cornélia, en ce moment,
J’ai redressé subitement la tête,
Et rompu toutes mes résolutions.

La boucle, je l’ai défaite en toute hâte,
Et pour revenir à mes anciens amusements,
J’ai mis à mon cas des vêtements de fête.


SUR LES PLUIES TORRENTIELLES

Ami revient le Déluge universel,
Pluie continuelle, et l’eau sans cesse augmente ;
Venise est devenue un immense canal
Où les mouettes viennent becqueter le poisson.

On ferait bien de construire à l’arsenal
Une arche de Noé, où l’on mettrait
Une couple de chaque espèce d’animal,
Afin que le Monde ne périsse pas.

Je briguerais moi-même d’être logé
Parmi toutes ces bêtes qu’on embarquera,