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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/267

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Car ils sont plus blancs qu’une dent de chien.

Que de semblables se puissent trouver,
Je ne m’y oppose, mais de plus parfaits,
Oh ! non, par Dieu ! cela ne se peut ;

Et s’il y avait à adjuger aujourd’hui
La pomme d’or à celle qui a les plus beaux tétins,
Qui donc avec ceux-là pourraient lutter ?


L’AUTEUR RÉCONFORTE UN COCU

Mon cher ami ne vous désespérez point ;
Vous n’êtes pas le seul qui cheminiez sur la Piazza
Avec des cornes sur la tête, cette race est ancienne,
Et par le monde il y en a des milliers.

Si comme font tant de gens, vous n’en soufflez mot,
Ou si votre femme, qui n’est plus jeune
Somme toute, avec un jeune gars ne faisait pas la folle,
Vous ne seriez pas décrié comme vous l’êtes.

Je vous le répète, ne vous livrez pas au désespoir ;
Que si d’être cocu quelqu’un fut exempté,
Adam seul a obtenu cette distinction ;

Et encore cela fait-il question pour lui,
Puisque sa femme fut avec le Serpent
Seul à seul en conversation.