Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
  DE MAHOMET. 125

exempt de peur au jour du Jugement, & les infidelles ſeront chaſtiez à cauſe de leur des-obeïſſance. Dis leur, je ne vous dis pas que j’ay en mon pouvoir tous les treſors de Dieu, ny que je ſçache le futur, & le paſſé, je ne vous dis pas que je ſois un Ange, je ne ſaits que ce qui m’eſt inſpiré, l’aveugle eſt-il ſemblable à qui void clair ? penſez à ce que je vous dis, je ne le preſche qu’à ceux qui apprehendent le jour du Jugement, ils ne trouveront perſonne pour les proteger autre que Dieu, peut eſtre qu’ils craindront ſa divine Majeſté[1]. Ne moleſte pas ceux qui prient Dieu ſoir & matin, & qui deſirent de voir ſa face, tu ne rendras pas compte de leurs actions, ils ne rendront pas auſſi compte de ce tu fais, ſi tu les inquietes tu ſeras au nombre des injuſtes. Nous avons eſprouvé les hommes les uns par les autres, ils ont dir entr’eux avec deriſion, voilà ceux d’entre-nous auſquels Dieu donne les graces, Dieu ne cognoit-il pas ceux qui ſont recognoiſſans de ſes bienſaits ? Saluë auec affection les vray-croyans lors qu’ils te viendront voir ; Dieu ayme la ciuilité, la clemence & l’humanité, il pardonnera à celuy d’entre vous qui l’offenſera par ignorance, qui ſe repentira de ſa faute, & fera de bonnes œuvres, il eſt benin & miſericordieux. Je raconte ainſi les graces de Dieu & faits cognoiſtre le chemin des pecheurs. Dis leur, il m’eſt defendu d’adorer ce que vous adorez, autrement je ſerois dévoyé du droict chemin. J’ay receu une lumiere de Dieu que vous avez meſpriſée, Dieu

  1. Ce ſont les pauvres v. Gelald.