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150 L’ALCORAN.  

Leurs Docteurs ont reſpondu, tu es dans une tres-grande ignorance, nous croyons que tu es au nombre des menteurs ; il a repliqué, je ne ſuis pas un menteur, je ſuis Meſſager envoyé de Dieu pour preſcher ſes commandemens, je vous donne de bons & ſalutaires advis, ne vous eſmerveillez pas de ce que Dieu vous enſeigne ſes commandemens part la langue d’un homme comme vous qui vous annonce ſa volonté ; ſouvenez-vous qu’il vous a. laiſſé en terre apres Noé, qu’il vous accru en nombre en force & puiſſance ; ſouvenez-vous de ſa grace vous ſerez bien-heureux ; ils ont reſpondu, ſomment nous venus juſques icy pour adorer un ſeul Dieu, & pour delaiſſer ce que nos peres ont adoré ? faits nous paroiſtre la verité de ce que tu nous preſches ſi tu es veritable, il a dit, la colere & l’indignation de Dieu tomberont ſur vous, diſputerez vous avec nous des noms que vous & vos peres-avez donnez à vos Idoles ? Dieu ne vous a pas ordonné de les adorez, vous n’avez point de raiſon de ce faire, attendez voſtre punition, je l’attendray avec perſeverance; Alors nous l’avons delivré de leur malice, & tous les vray-croyans eſtoient avec luy, & avons exterminé ces infidelles à cauſe de leur impieté. Nous avons envoyé Salhé à Temod[1] & à ſes gcns, il leur audit, O peuple n’adorez qu’un ſeul Dieu, il vous fait paroiſtre un miracle en ce chameau, laiſſez le paiſtre en terre, & ne luy faites point de mal ; autrement vous ſerez; chaſtiez : ſouvenez-vous comme

  1. Les Turcs croyent que Salhé par la permiſſion de Dieu, metamorphoſa un rocher en chameau.