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152 L’ALCORAN.  

chaſtiez, nous avons fait pleuvoir ſue eux une pluye qui les a tous exterminés. Conſidere qu’elle eſt la fin des meſchans. Nous avons, envoyé Chaib au pays de Madian, il a dit, ô peuple n’adorez qu’un ſeul Dieu, peſez bon poids, meſurez à bonne meſure, & ne retenez rien de voſtrc prochain ; ne tenez pas les grands chemins pour faire peur au peuple, ne deſtournez pas les vray-croyans de la loy de Dieu ; ſouvenez-vous que vous n’eſtiez qu’une petite poignée de gens, & qu’il vous a fait mutipliez, conſiderez la fin des meſchans ; ſi quelqu’un d’entre vous embraſſe la foy, & que les autres l’a meſpriſent prenez patience juſques à ce que Dieu juge vos differens, il n’y a point de meilleur Juge que luy : Leurs Docteurs ont dit, ô Chaib nous te chaſſons de Madian, toy &.ceux qui croient comme toy, ſi tu n’és de noſtre Religion, il a reſpondu, ſi je n’abhorrois pas voſtre Religion, je blaſphemerois contre Dieu qui m’en a delivré, je ne la veux pas ſuivre s’il plaiſt à Dieu, il ſçait tout, je me ſuis entierement reſigné à la volonté de ſa divine Majeſté, ſeigneur juge noſtre different, tu és le meilleur Juge du monde ; Alors leurs Docteurs ont dit au peuple, ſi vous ſuivez Chaib vous ſerez, damnez ; peu de temps apres le tremblement de terre & le tonnerre les ont ſurpris, & ont eſté trouvez morts le matin dans leurs maiſons, ceux qui ont dementy Chaib, n’ont point trouvé de ſeureté dans leurs habitations, ils ſont gens perdus, il les avoit abandonnés, & leur avoit dit,