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346 L’ALCORAN.  

tu que la plus grande partie des impies entendent & comprennent ce que tu leur dis ? ils ſont comme des beſtes & encore pire ; Ne voids-tu pas comme ton Seigneur eſpend la roſée ? s’il vouloit elle ſeroit permanente, le Soleil l’a fait fondre & l’eſleve doucement à ſoy. C’eſt luy qui a creé la nuit pour repoſer, & le jour pour travailler. C’eſt luy qui euvoye les vents ; par ſa grace ſpeciale il fait deſcendre la pluye du Ciel pour rafraichir la terre, pour luy donner la vie, pour abreuver les animaux, & pour le contentement des hommes, nous l’avons partagée entr’eux afin qu’ils ſe ſouviennent de noſtre grace, neantmoins la plus grande : partie ſont des ingrats. Si nous euſſions voulu nous euſſions envoyé à chaque ville un predicateur pour preſcher à ſes habitans les tourmens de l’Enfer, preſche leur ſouvent ce qui eſt eſcrit dans l’Alcoran. C’eſt Dieu qui a adoucy l’eau de l’Eufrate qui a joint les deux mers, qui les a ſalées & qui a mis entre elles une ſeparation pour les empeſcher de ſe meſler ; il a creé l’homme & la femme d’un peu d’eau pour croiſtre & multiplier enſemble, ton Seigneur peut tout ce qu’il veut, neantmoins les infidelles adorent ce qui ne peut leur faire ny bien ny mal, & aydent au Diable leur Maiſtre à tenter le monde, Nous ne t’avons envoyé que pour preſcher les tourmens de l’Enfer, & pour annoncer les joyes du Paradis, Dis leur, je ne vous demande point de recompenſe de mes predications, celuy qui ſera agreable à Dieu ſuivra le chemin de ſa