Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
420 L’ALCORAN.  

accourut de l’extremité de la ville, qui leur dit, ô peuple, obeiſſez aux Apoſtres de Dieu, obeiſſez à ceux qui ne vous demandent point de recompenſe de la peine qu’ils prennent de vous inſtruire, & qui ſont dans le droict chemin ; pourquoy n’adoreray-je pas celuy qui m’a creé ? & devant lequel vous ſerez tous aſſemblez pour eſtre jugez ? adorerez-vous un autre que luy ? s’il me veut chaſtier, les prieres de vos Idoles ne me pourront pas-ſauver, je ſerois extremement devoyé, ſi je croiois en vos Dieux, eſcoutez & comprenez ce que je vous dis. (Neantmoins ils l’ont tue,) & luy ont dit, va, entre dans le Paradis; il dit en mourant, plûſt à Dieu que le peuple ſçeut les graces que ſa divine Majeſté m’a faite, il m’a mis au nombre des bien-heureux ; Apres ſa mort nous n’avons point envoyé d’Anges du Ciel pour chaſtier les meſchans, je ne les envoyeray plus qu’une fois pour les exterminer, ils ſeront un jour muets de honte de n’avoir ſuivy les vray-croyans, & de s’eſtre moqué de ceux que je leur ay envoyez leur preſcher mes commandemens Ne conſiderent ils pas combien de peuple nous avons exterminés aux ſiecles paſſez ? qui ne ſont pas retournez,, & qui ſeront un jour aſſemblez devant moy pour eſtre jugez ? La terre ſeiche, morte & aride eſt un ſigne de ma toute-Puiſſance pour les impies, nous l’a faiſons revivre & reverdir & produire des fruicts deſquels ils ſont raſſaſiez, nous y avons creé des jardins, des palmiers & des vignes, nous y avons fait couler les fontaines, ils y mangent