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  DE MAHOMET. 555



CHAPITRE DE L’ESTOILE,
contenant ſoixante verſets,
eſcrit à la Meque.


AU Nom de Dieu clement & miſericordieux. Je jure par l’Eſtoile qui diſparoit que voſtre amy (Mahomet) n’erre pas, il ne dit rien du ſien, il ne dit que ce qui luy a eſté inſpiré de Dieu tout-Puiſſant & tres-liberal. L’Ange s’eſt approché de luy au plus hault lieu du Ciel de la longueur de deux arcs & encore plus prés, Dieu luy a inſpiré ce qu’il a inſpiré à ſon ſerviteur qui n’a rien changé de ce qui luy a eſté inſpiré. Il a dit ce qu’il a veu, & en quelle figure eſtoit l’Ange ; Ne diſputés pas contre luy de ce qu’il a veu, il a veu une autre fois l’Ange du Ciel auprés de l’arbre qui eſt au coſté droict du troſne de Dieu[1] ; & encore que cet arbre fut couvert de ce qui le couvre, ſa veuë n’a pas eſté eſbloüie, & ne s’eſt pas devoyé ; Certainement il aveu les grandes merveilles de ſon Seigneur. Avez-vous conſideré Alat, Az & Ménat, ces trois Idoles ? Jurerez-vous que Dieu a des filles, & que vous avez des fils ? vous ferez un faux ſerment, & ſerez dans une erreur manifeſte : Ces Idoles n’ont autre choſe que le nom que vos peres & vous leur avez donnez, Dieu ne vous a pas commandé de les adorer, vous ne ſuivez que vos paſſions eſloi-

  1. Les Turcs croyent qu’il y a un pommier au coſté droict du troſne de Dieu, & perſonne ne peut monter plus hault que ſes branches,