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L’ANARCHIE PASSIVE

tainement pas connaître toute la vérité, ils ne la conçoivent que par fragments et encore se trompent-ils souvent ; et c’est seulement grâce au contrôle mutuel de la vie sociale que les erreurs peuvent être rectifiées et reconnues. Mais toutes ces rectifications, toutes ces notions de la vérité, l’humanité ne les obtient qu’au moyen de luttes, de luttes sans fin. « C’est du choc des avis que jaillit la lumière. »

Et il ne saurait en être autrement, car la pensée humaine n’est qu’une forme de la vie, et la vie, nous le savons, ne va pas sans une lutte incessante.

Dans la vie organique, dans la vie des idées se reproduit le même phénomène qui, d’après la théorie kinétique, se remarque dans le monde des particules infiniment petites, dans le monde des atomes, lesquels, eux aussi, ne font que circuler, que se mouvoir dans l’espace et en se rencontrant, en se donnant des chocs réciproques, décident par exemple la température et la tension d’un gaz au milieu d’une cornue. Et, d’un autre côté, la théorie nouvelle nous apprend que les astres célestes,