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L’ANARCHIE PASSIVE

parle du péché, c’est-à-dire du mal proprement dit, tandis que les paroles citées par le comte Tolstoï ont en vue non pas le mal, non pas le péché, mais plutôt les offenses personnelles, les querelles de famille, pour ainsi dire.

« Si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre joue… ; mais si ton œil droit te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le loin de toi, car il vaut mieux pour toi qu’un de tes membres périsse que si tout ton corps était jeté dans la géhenne. »

Ce sont là des paroles du même Sermon sur la montagne ; et il n’y a pas de doute possible que Jésus-Christ prescrivait ici aux hommes de résister de toutes leurs forces au mal, au péché, et d’accomplir, dans leur lutte avec le mal, tous les sacrifices possibles, même les plus violents ; et au contraire, en ce qui touche les relations personnelles des hommes entre eux, il prescrivait de pardonner les offenses, les injustices qu’on a souffertes de ses semblables.

« Mais moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère sans cause sera puni par le jugement ; et celui qui dira à son frère