que les autres envahissent son propre domaine.
« Voyez le meurtre et le pillage remplir Rome de deuil ; voyez les choses divines et profanes devenir également la proie de l’incendie et du viol. L’armée de la Ligue peut voir de son camp voisin les ruines amoncelées, et entendre les gémissements et les cris. Alors qu’elle devrait marcher en avant, elle revient sur ses pas, et laisse prendre le successeur de saint Pierre.
« Le roi envoie Lautrec avec de nouvelles troupes, non plus pour tenter la conquête de la Lombardie, mais pour arracher à des mains impies et dévastatrices la tête et les membres de l’Église. Il est retardé dans sa marche, de sorte qu’il ne trouve plus le saint-père privé de sa liberté. Il va alors assiéger la ville où est ensevelie la Sirène, et soulève tout le royaume.
« Voici l’armée impériale qui s’avance pour secourir la ville assiégée ; voici Doria qui lui barre le chemin et la jette dans la mer, après l’avoir taillée en pièces. Voici également la Fortune, jusque-là si propice aux Français, qui change de fantaisie, et qui les détruit non par la lance, mais par les fièvres ; de sorte que, sur dix mille, pas un ne retourne en France. »
Toutes ces histoires, et beaucoup d’autres qu’il serait trop long de raconter, étaient peintes dans cette salle avec des couleurs belles et variées, et avec une clarté telle qu’on les comprenait sur-le-champ. Les convives repassent devant elles à deux ou trois reprises et semblent ne pouvoir en dé-