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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/203

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

s’empêcher de se trahir par une pointe de mauvais goût. Que ce soit par un excès de faste ou par un excès de simplicité, par des bijoux trop voyants ou trop nombreux, par des cheveux trop teints ou des bas trop ajourés, un je ne sais quoi emblématique crie la qualité de la femme.

J’ai été à Luchon, dans le même hôtel qu’un nègre richissime qui avait la monomanie de l’élégance. La beauté et la qualité de ses bottines étaient célèbres. Il ne mettait rien qui ne vînt de Londres. La plus grande partie de son temps était employée à sa toilette. Je ne l’ai vu que deux fois. La première, j’ai remarqué un nœud de cravate blanche tout fait. La seconde fois, avec un impeccable habit, il avait, au casino, le soir, une canne à bout ferré. Comment une telle aberration était-elle possible chez quelqu’un qui ne pensait qu’à cela ? La seule réponse est qu’il était nègre et qu’il y a des détails qui ne s’apprennent pas. C’est une question de race.