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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/25

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

était possédée. Les employés, à peine sortis de leurs bureaux, à six heures, partaient à la chasse d’une maîtresse ; les bonnes étaient enceintes ; sur les bancs des routes, on voyait des formes inexplicablement serrées.

Mes amies G… et L… me racontaient comment elles donnaient éperdument leurs lèvres à des jeunes gens de seize ans, dans les parties de cache-cache qui avaient lieu chez elles le dimanche, et avec le goût naturel de s’entremettre que l’on a, à l’âge où s’élève la volupté, elles me faisaient les commissions d’un certain Paul, qui, dans une de ces parties de cache-cache, n’ayant pas l’autorité nécessaire pour m’embrasser, avait eu celle de prendre mes seins, dans l’ombre d’un placard.

Mme B…, la femme du médecin, était d’une vertu irréprochable. Elle brodait toute la journée dans son jardin, entre ses deux petites filles. Lorsque le receveur des finances quitta T…, tous ses amis allèrent lui faire leurs adieux à la gare. J’arrivai très à l’avance avec ma sœur. Le receveur des finances était dans une petite salle d’attente obscure. Le corps délicat de Mme B…, debout, se pressait tendrement contre le sien, et elle l’embrassait en sanglotant.

La comtesse de V…, et Lucienne L…, deux amies