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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/52

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

se répand sur les objets qui l’entourent et qui sont le cadre de ses habitudes. Une femme est charmante par son milieu, par l’appartement qu’elle habite.

Il y a des femmes qui vivent toujours parmi des objets inanimés. Autour d’elles, les meubles sont sans pensée et sans visage ; les portes font du bruit, mais ne parlent pas ; la lumière filtre sans bienveillance à travers les carreaux.

D’autres, au contraire, par une magie spéciale, ont donné à leurs fauteuils le don d’ouvrir les bras avec un geste d’hospitalité ; elles ont mis un petit cœur dans la pendule et tous les portraits de leurs murs, grâce à elles, se connaissent entre eux. Si elles s’amusent à coudre, les ciseaux et le dé deviennent des dieux d’argent industrieux et rapides ; quand elles lisent, sur le cuir repoussé qui recouvre leur livre apparaît une fleur doucement nuancée comme doit être leur rêverie.

Le charme d’une femme d’intérieur sera fait en partie du choix de ses meubles.

Une femme fine adopte du Louis XVI. Une femme de moins bon goût a du Louis XV. La parvenue a des meubles Régence. L’Empire est un mobilier de politicienne militante où l’on doit recevoir des députés et des ministres. Une femme