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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/54

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Ce serait une grande force de pouvoir ne jamais dire du mal des autres femmes et même de parler avec mesure de leur élégance ou de leur beauté. Mais il nous est impossible d’avoir assez d’empire sur nous-mêmes pour ne pas dénigrer une toilette qui n’est pas à notre goût, une chevelure mal teinte, une démarche sans grâce. Au moins, si nous nous laissons aller à ce penchant, faut-il que nous le fassions avec un désintéressement simulé, et poussées seulement par un apparent esprit d’équité.

Car c’est une erreur de croire que lorsque nous critiquons devant l’homme aimé une femme qui pourrait être une rivale nous faisons à celle-ci le moindre tort.

L’homme répond quelquefois :

— Vous avez raison, cette femme est très laide, sans distinction, sans esprit.

Mais il a senti naître en lui, par le fait de nos critiques, un prodigieux et secret désir de connaître la femme en question, qu’il n’aurait pas eu sans nos imprudentes paroles.

C’est dans l’intimité qu’une femme doit surtout faire preuve de charme.

Elle ne doit jamais s’exposer à laisser voir sa jambe avec un bas qui retombe sur ses chevilles.